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  • Photo du rédacteurCéline ALCALA

Tout quitter et partir en Sicile !


"J'en peux plus de cette vie ! Il faut que ça change", tout à commencé avec ces quelques mots. Vous voyez de quoi je parle ?

J'avais un peu plus de la trentaine et je passais mon temps à alterner voyages et France. Mais plus les années passaient, moins je me sentais chez moi en rentrant à Toulouse. Pourtant un jour où l'autre il allait bien falloir déposer les valises, non ?

Je n'en avais qu'une, de 23kg, mais croyez-moi, elle pesait bien plus. Elle contenait toute ma vie, je n'avais qu'elle, absolument rien d'autre, une vie à roulette, errant sans but ni direction précise, à la recherche du bonheur. J'y transportais des années de douleurs et souffrances, d'incompréhension et d'injustice, de tous ces évènements que j'ai vécus et que la plupart des personnes ne vivraient pas en 2 vies. Mais elle contenait aussi des souvenirs merveilleux, c'est juste qu'ils étaient tout au fond et que je les avais oubliés…

Cependant, un en particulier ne me quittait jamais. Celui de mon grand-père maternel Jean-Louis appelé affectueusement Jeannot, qui m'a enseigné l'amour des mots alors que je n'avais que 4 ans. Celui où il m'enseigne à chercher moi-même les réponses à mes incessants "pourquoi". Celui où il me fait lui jurer de toujours me rappeler que "j'ai des facultés qui font que je peux réaliser tout ce que je veux"...alors "rêve, ma fille, rêve et n'oublie jamais d'être heureuse".

Et arriva le jour où les larmes me tiraient de mon sommeil en pleine nuit, l'angoisse et la panique me compressaient la poitrine, mes membres ne me portaient plus et mon estomac ne voulaient que vomir mot pour mot la rage qui me rongeait…

J'essayais de me rappeler de vouloir être autre chose, de vouloir être ailleurs, de vouloir être heureuse. Je ne savais plus ce que je voulais, mais je savais bien ce que je ne voulais plus.

Alors comment fait-on pour se reconstruire quand on préfèrerait mourir ? On ravale son orgueil, on ravale ses fautes et ses hontes, on accepte de tendre une main qui crie "à l'aide", et on espère que quelqu'un répondra.

Mon père - ce héros - a été le premier à répondre, avant même que ma phrase ne se termine, tandis que ma mère me tenait éveillée de ces mots qui me rappelaient tant ceux de son propre père… Papy était bien encore là, au fond, à travers elle.

Alors j'ai appelé un Ami, comme on en a peu, un Sicilien. Et je lui ai demandé honteusement de l'aide, la gorge serrée, en essayant de cacher mon désespoir: "pourrais-tu m'héberger le temps que je trouve un emploi et un logement ?"

Lui, je l'avais rencontré en Australie. Et c'est lui qui m'a fait découvrir son Île du Soleil : "Si tu aimes tout ce que tu découvres durant tes voyages, alors viens en Sicile, tu vas l'aimer, on a bien plus que ça !". J'y suis allée. Il avait raison. Je l'ai aimée, immédiatement, tellement. J'ai passé deux ans à penser à elle, à ressentir toujours plus fort son appel, à souffrir toujours plus du manque des sensations qu'elle m'avait procurées. Comment peut-on expliquer l'amour pour une terre qui n'est pas la sienne ? Comment expliquer que "c'est ici que je dois être", je le sens, j'en ai BESOIN ?!

Lui, il savait, les Siciliens savent.

Antonio a dit oui, aussi longtemps que tu en auras besoin tu seras la bienvenue chez moi. Et déjà je découvrais la bonté des Siciliens. J'ai explosé en larmes, je vidais mon passé, je vidais mes peurs et mes cauchemars. Je remplissais à nouveau ma valise, pleine de larmes, sans un sou, sans un programme, sans filet en somme, juste moi. Je n'avais aucune idée de ce qui m'attendais. Je partais, c'était déjà ça, pour un voyage intérieur cette fois. Sans en être vraiment consciente, je m'enfuyais des griffes de la mort à laquelle j'avais déjà échappé plusieurs fois, mais qui, cette fois-ci, m'avait eue à l'intérieur. Je fuyais avec le peu d'énergie vitale qu'il me restait et j'allais la confier à cet homme-là, à cet endroit-là. De toute façon, je n'avais plus rien à perdre.

On est le 19 septembre 2014, j'atterris à Catane, Antonio m'attend sur le parking. Il démarre et le paysage commence à défiler sous mes yeux, au loin, ce volcan que j'aime tant, peu après, la mer s'étend.

Il me semble alors entendre une voix : "Ne t'en fais pas, ma fille, tout ira bien, suis ton instinct !".



(Sans les mots, je ne serai rien. Sans lui, je ne serai pas celle que je suis. J'espère le faire renaître dans mes histoires, le hasard a voulu que je sois prête aujourd'hui… Il est né un 12 avril.

Je dédie ce premier texte à mon grand-père, ceux qui l'ont connu vous le diriez, c'était un grand Homme comme le monde en fait peu : Jean-Louis Monédéro)

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